UNIEM – Maroc : La célébration et l’organisation des cérémonies diffèrent d’une région à l’autre. A Tadla Azilal, il est des régions qui respectent encore l’authenticité des traditions malgré l’intrusion du modernisme dans la plupart des foyers.
L’organisation et la célébration des fêtes diffèrent d’une région à l’autre. Mais en général, c’est l’été qui est par excellence la saison festive. Lorsqu’on décide de célébrer n’importe quelle fête (mariage, anniversaire…), on fait appel à un grand nombre d’hommes et de femmes (des traiteurs, des couturières, Ngafats, des cuisiniers, des pâtissiers, …) en vue de participer à la construction de cet édifice festif. Bien que le modernisme ait introduit des changements radicaux dans la manière d’éterniser ces moments heureux, il y a encore des contrées qui conservent l’organisation et la célébration traditionnelles de ces fêtes. Dans la région Tadla Azilal, il est encore des familles qui s’attachent à un rituel traditionnel lors de la célébration de n’importe quelle fête. Dans les régions montagneuses en général, ce sont les membres des familles et les voisins qui s’occupent de la préparation des repas, de l’organisation…des moments heureux et même malheureux. On fait appel à des femmes connues (un groupe de 3, 4, ou 5 femmes) et souvent, elles sont payées selon la nature du travail qui leur a été confié. Ce sont elles qui peuvent s’occuper de la préparation des gâteaux à la maison. Il est aussi des hommes qui puisent de l’eau dans des sources, à dos de bêtes, lorsqu’il s’agit de régions où il n y a pas d’eau potable ou qui font emplette de tout ce dont les familles ont besoin surtout lorsque le douar est loin du souk .Les filles aident leurs mères et les garçons leurs pères. Ce genre de contrées ne fait pas appel à des traiteurs, parfois c’est tout le douar qui participe à l’organisation et à la célébration de n’importe quelle fête. Dans ces régions, les traditions accentuent la solidarité et la communication entre les différentes familles qui s’unissent pour le meilleur et pour le pire. Avant la fête, ce sont, en général, des femmes orfèvres en la matière qui se chargent de fixer le nombre de kilos de couscous, de légumes et de viandes qu’il faudrait acheter, selon le nombre des gens qui seront invités à la fête. A propos des invités, on inscrit leurs noms sur une liste, et on charge une personne de les mettre au courant du lieu, de l’heure et de la date de la fête. Au lieu de recourir au traiteur, les familles, aidées des hommes, cherchent des tables, des assiettes, des braseros… chez des voisins et le nombre des tables dépend de celui des invités ( En général 7 à 8 personnes autour de chaque table ).Il est encore des régions où Ahidouss se joue entre femmes , le jour de la fête ou entre hommes et femmes et parfois , ce sont les hommes qui jouent du Bendir, du tambour…Les traditions qui sont conservées dans ces contrées sont un symbole d’authenticité hérité des ancêtres « Je suis une femme âgée de 80 ans et je me souviens qu’on célébrait nos fêtes d’une manière simple .On n’avait ni Négafa ni traiteur . C’était la famille, aidée des voisins qui préparait tout. Nos chansons et nos danses étaient traditionnelles par rapport à ce qui se fait maintenant. C’était la belle époque ».Lorsqu’il s’agit d’un événement malheureux, un décès par exemple, le troisième jour de la mort d’une personne, on organise « la Sadaka ou al Acha » où on présente en général le couscous aux invités. Donc l’organisation et la célébration de n’importe quelle fête se fait par les familles, les voisins et des femmes qui sont connues dans le douar ou la région. Ce sont ces mêmes femmes qui jouent le rôle d’habilleuses traditionnelles et souvent ce sont les parents qui interviennent seuls dans le choix des habits de la fête. On ne loue ni robe ni chemise Mais l’on remarque dernièrement que dans certaines régions, la célébration et l’organisation des événements festifs se modernisent progressivement « Nos parents ont vécu dans une époque où les cérémonies avaient leurs spécificités traditionnelles, par rapport à notre temps. On doit protéger notre identité et notre authenticité » déclare Ahmed, âgé de 30 ans.
FRIX SAID
[email protected]
0666928051